
Compagnie en résidence d’implantation territoriale à Saint Quentin dans les Hauts-de-France
Conventionnée Région Hauts-de-France.
Soutenue par le Ministère de la culture / DRAC Hauts-de-France, le Conseil départemental de l’Aisne
Compagnie associée à la Comédie Picardie (Amiens)

Où
allons-nous demain ?
Création automne 2025
adapté de Manière d'être vivant de Baptiste Morizot
intéprété par Ana Karina Lombardi et Marie-Lysse Polchlopk
mes Catherine Vrignaud Cohen
scénographie Jérémy Labarre

RÉSUMÉ
Une femme, une « pisteuse », se tient au centre d’une pièce. Sur un tapis, en jonc de mer, elle installe ce qui semble être un campement : du bois au milieu, une boussole, un réchaud et une casserole, un tambour, des petites statues en bois, des galets et coquillages, une éponge de mer dans un bol d’eau…. Elle pose aussi aux quatre points cardinaux des supports verticaux. Tout en déployant son campement, elle partage avec nous sa relation au vivant, à la nature (qu’elle n’aime pas nommer ainsi), aux animaux. Elle nous raconte comment ses expériences de pistage l’ont amenée à porter une attention particulière au monde vivant qui l’entoure.
Théâtre à partir de 13 ans
40 min (estimée)
Hors les murs (autonome techniquement)
1 interprète + 1 régisseur
50 spectateurs
Surface mini 5 x 5
2h d’installation
« Où allons-nous demain » est une expérience sensible
sur ce que Baptiste Morizot appelle « s’enforester ».
« Les chiens se calment. Enfin, ils se sont séparés aux extrémités du troupeau, et vont aboyer sporadiquement toutes les cinq minutes pour signifier leur position, se tenir éveillés, se donner du courage. Ils ont fait un travail admirable. Je suis ému dans le noir par leur loyauté paradoxale de gardiens. Cette nuit, ils ont si bien servi, cet humain qui les a élevés pour qu’ils protègent leurs anciennes proies contre leur ancêtre le loup - et obtenu, pour récompense de la viande de leur nouveaux protégés (lorsque les bergers leur donnent la dépouille des bêtes mortes). Il n’y aurait de quoi devenir fou dans ces jeux d’inversion. »
Extrait de
« La piste animale » de Baptiste Morizot
À la suite de la lecture, je me suis mise à écouter les oiseaux et tenter de les reconnaitre. Un jour, je sortais de chez moi, tôt le matin. J’étais fatiguée, préoccupée. Casque sur les oreilles, je ruminais en musique. Entre deux chansons, j’entends un oiseau. Ayant demandé à mon cerveau depuis plusieurs semaines d’être attentif, il s’est mis à se connecter à ce chant. Qui est-ce ? Où est-il ? A quoi ressemble-t-il ? J’enlève mon casque, je m’arrête et j’observe. Et tout à coup je réalise que je ne rumine plus et même qu’une certaine joie, quasi enfantine, est arrivée. Je garde ce souvenir comme une pépite et comme un rappel que je ne suis pas seule et que ma solitude humaine n’est qu’une fermeture aux « vivants ».
Comme souvent lorsque quelque chose me bouleverse à ce point, je n’ai qu’une envie : le faire connaitre. L’écriture de Baptiste Morizot est à la fois très pointue (il est philosophe et éthologue) et très concrète (il est pisteur depuis des années). C’est à travers ses expériences de pisteur qu’il nous fait expérimenter un nouveau rapport au vivant. C’est porte d’entrée est ludique, avec du suspens et de la profondeur. L’adapter au théâtre, dans un format « tout terrain », a été une évidence pour partager ce déplacement de l’attention.
Catherine Vrignaud Cohen
NOTE D'INTENTION
J’ai découvert Baptiste Mozirot en lisant « Les furtifs » de Alain Damasio. Ce livre dépeint un monde dystopique peuplé d’intelligence artificielle dans lequel une nouvelle espèce vivante prend vie : des furtifs. Ces furtifs sont protégés par des résistants qui combattent ce nouveau monde. Ils ont pour livre-guide « Manières d’être vivants » de Baptiste Morizot.
Quand Ana Karina Lombardi (interprète de cette création) m’a appris que ce livre existait « vraiment », que ce n’était pas une fiction, j’ai eu envie de le lire. Je l’ai lu cinq fois quasiment d’affilé. Une révélation. Je suis sensible depuis des années aux questions écologiques, au rapport aux animaux, au respect des saisons, à la « nature ». Mais ce livre m’a fait comprendre à quel point je n’étais qu’au début du chemin de prise de conscience. Baptiste Morizot parle d’une « crise de l’attention » car l’être humain s’est extrait de « la nature » et l’étudie comme s’il n’en faisait pas partie. C’est exactement ce que j’ai réalisé. J’étais centrée sur mon statut d’humaine et « extraite » de l’environnement qui m’entoure. J’ai pris conscience que si j’observe avec attention, le vivant est partout et que j’en fais partie. En me déplaçant ainsi, je ne relationne plus du tout de la même façon avec les oiseaux qui dialoguent dans le ciel, les arbres qui s’échangent des secrets, le chat qui miaule au début du matin… Tout devient jeu de piste. La curiosité s’éveille. Tout devient une occasion d’essayer de se mettre « à la place de » pour mieux comprendre le langage de ces autres êtres vivants. C’est comme si, en ouvrant mon attention, j’ouvrais aussi ma conscience. Comme si mon champ de rencontre s’était, d’un coup, amplifié.

« Où irez-vous demain, le jour d’après, encore la semaine prochaine,
quand vous serez arrivés aux dernières pages de ce livre ? »
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Première partie : Est / printemps / feu – « Les signes du loup »
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Deuxième partie : Sud / été / eau – « Les promesses d’une éponge »
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Troisième partie : Ouest / automne / terre – « Un seul ours debout »
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Quatrième partie : Nord / hiver / air – « L’art discret du pistage »


NOTE DE MISE EN SCÈNE
« Où allons-nous demain ? » est un recueil d’extraits de texte de Baptiste Morizot. Les deux sources sont « Manière(s) d’être vivant » et « La piste animale ». J’ai choisi de découper le spectacle en quatre parties (comme les directions cardinales, les éléments et les saisons).
Ce découpage fait écho au rythme de notre planète (les saisons) et les repères d’orientation créés par les humains (les points cardinaux). Car il s’agit aussi de ça : récupérer des outils, des grilles de lecture simples pour reprendre sa place parmi les vivants.
Ces quatre parties détermineront aussi la place qu’occupera la comédienne qui va se déplacer dans le sens du soleil.
Tous les éléments scénographiques seront soit recyclés soit construits à partir de matières recyclées.
Les directions seront signifiées par des supports en forme de branches qui seront placés dans chaque coin, après avoir utilisé une boussole pour trouver le Nord. Les spectateurs seront installés entre les directions, en quadrifrontal. La comédienne se déplacera dans cet espace, parfois à l’intérieur, parfois parmi les spectateurs.
Au centre, seront placer des éléments évoquant le pistage et le campement sauvage : du bois, une boussole, un réchaud et une casserole, un tambour, des petites statues en bois, des galets et coquillages, une éponge de mer dans un bol d’eau, du sel, des jumelles…
Un dispositif sonore très léger sera installé. De plusieurs enceintes portatives dissimulées, les spectateurs pourront entendre des sons comme le vent, le hurlement du loup, les pas dans les feuilles, de la musique…
« Où allons-nous demain ? » est une forme autonome techniquement pour espaces non dédiés. Cette forme est légère pour pouvoir aller partout à la rencontre des spectateurs. Il pourra se jouer en intérieur ou extérieur ans des lieux non dédiés pour un maximum de 50 spectateurs. Deux personnes à prévoir en tournée : la comédienne et le régisseur.
« C'est uniquement par un contact régulier avec le sol tangible et avec le ciel que nous pourrons apprendre à nous orienter et à naviguer au cœur des dimensions multiples qui nous réclament. » Abram
ACTIONS ARTISTIQUES
INVITATION À LA PROMENADE
Atelier pour classe de 3ème ou de seconde / Écriture et photographie
Nous inspirant du bio régionalisme, qui propose de penser notre lieu de vie différemment et de développer un nouveau modèle d'attention au lieu habité, nous inviterons les participants de notre atelier à porter cette attention nouvelle aux uns et aux autres et au monde au-delà de l'humain sur le territoire.
Il s'agira également d'inviter les participants à créer sur une zone délimitée du territoire le temps d'une pause. Nous proposerons aux participants d'écrire sur leur rapport intime à cet espace naturel. Tout d'abord à partir des souvenirs de leurs pratiques du lieu : balades dominicales, familiales, entre copains, en bande ou en solitaire... picnic, jeux, ennui etc... Dans un deuxième temps en les invitant à découvrir ces lieux familiers comme le feraient des explorateurs d'un territoire inconnu : promenade à l'écoute des oiseaux, attention particulière aux présences des autres vivants, que ce soit animaux, végétaux ou insectes... Et de revenir ensuite à l'exercice d'écriture, plein de ces expériences, forts de leurs sensations, dans une tentative de mise en mots de leur aventure.
A la suite de cette expérience d’écriture, le premier temps photographique sera constitué d'un reportage qui témoignera du parcours réalisé par les groupes accompagnés dans leurs ateliers d'écriture par Ana Karina. Le deuxième temps sera réalisé en direct avec les participants-auteurs. À partir de leurs sensations “retranscrites”, nous travaillerons à créer ensemble des images. Ce seront autant de portraits en lien avec le travail individuel d’écriture réalisé au cours des ateliers.
LECTURE PISTÉE
Tout public / Texte et environnement / 1h
L’idée sera de proposer plusieurs temps (sur plusieurs saisons) de lecture pistée dans la ville de Saint Quentin. Le traçage du trajet se fera avec des acteurs de la ville qui connaissent leur territoire : animateur du Parc d’Isle, paysagiste, urbaniste etc… Un trajet d’une heure sera défini et Ana Karina Lombardi prévoira des arrêts avec lecture de texte en lien avec cette balade.

Co-production
Production Compagnie Empreinte(s) Coproduction Ville de Saint Quentin, Comédie de Picardie (Amiens), Région Hauts de France Résidence
PRODUCTION EN COURS / EN RECHERCHE DE RÉSIDENCE